Ces derniers temps, je suis secouée d'interrogations et d'angoisses. Côtoyer la mort de manière si triviale ouvre une toute autre batterie de questions:

Qui devenir? Suis-je assez forte? La mort est-elle inévitable? Saurai-je vieillir? Saurai-je attendre une belle mort? Aurais-je peur?

Ca, je le sais. Oui. Pétée de trouille. Comme maintenant. Mais en pire, puisque ce ne sera pas les suppositions lancées en l'air d'une jeune fille. Ce sera pour de vrai.

De là est née l'idée d'une conscience trouble, qui me suivrait partout. Un début de schizophrénie, certainement... Mais surtout un personnage qui refléterait mes réelles émotions, souvent étouffées par de la fierté, de la pudeur, ou de la honte.

J'ai choisi un caca, pour le burlesque et l'horreur de la nature humaine. Enfin, de ma nature. Et pour le côté scato et pas sérieux... parce qu'il faut savoir rire de tout, pour ne pas s'effondrer.

On peut rarement se réveiller un matin, et se dire subitement que l'on est adulte.

Mais parfois, cela arrive. Sans que l'on s'y attende, sans même le vouloir.

Cela arrive quand votre peur d'enfant se réalise. Cette crainte, qui vous poursuit depuis toujours et se tapit dans chacune de vos nuits, se produit tout à coup et vous devez y faire face. Il n'est alors plus question d'écouter l'enfant seul et perdu qui trainait encore au fond de vous.

Toutes mes félicitations, vous devez tourner une page.

Vous devenez adulte.